par valdes » Mer 7 Déc 2016 18:06
Je reviens sur ce post de @Mia et la gestion du mental en solitaire sur long ... Puisque c'est un sujet que j'ai beaucoup ressassé et que je pense ressasserais encore pendant les mois à venir.
Je dois avouer que sur le Ménestrail, ce sont les repérages qui m'ont permis de vraiment me sentir bien sur ce trail. Je ne voulais pas partir avec les rares filles car je savais que je serais très vite larguée par elles et ensuite doublée par l'intégralité du peloton masculin. En général, je sais à peu près quel est mon niveau par rapport aux autres et je me place souvent en conséquence, soit derrière sur trail long, assez près devant sur 5/10 km route. Cependant, je savais que c'était une éventualité que d'être obligée de partir à 5H45 et non à 6H15, ce qui fait que je me suis pointée au départ avec 15' d'avance et quand l'organisateur m'a dit "oui mais vous aurez 30' de plus" ... Je suis partie dans les 5' qui suivaient sans me poser plus de question et finalement, le fait d'avoir été doublée par tout le monde, ne m'a pas du tout dérangé puisque je l'avais déjà plus ou moins intégré.
Je savais aussi que sur cette course là, mon niveau était très inférieur au plus grand nombre des participant(e)s, tous beaucoup plus jeunes et expérimenté(e)s que moi et qui pour certains faisaient cette course pour la xième fois. Donc j'avais intégré que j'allais être seule en queue de peloton.
J'avais enfin intégré le fait de courir pendant 2/3H la nuit, puisque les filles me largueraient de suite. J'avais donc fait deux entraînements de nuit, vers les 5H00 du matin pour être vraiment en condition de course (de 1h30/2h00).
La grosse surprise c'est finalement de n'avoir pas fait la nuit toute seule et d'avoir servi en quelque sorte d'assistance à la fille qui me suivait et m'a doublé ensuite. J'ai trouvé ça plutôt rigolo. Je ne lui en ai même pas voulu de m'avoir un peu "utilisé" puisque c'est de bonne guerre, on court pour le chrono et elle était d'un niveau un peu supérieur à moi sur trail long (mais pas sur route, là ça me fait plaisir). Peut-être aussi que je voulais être toute seule et faire la course de jour à mon rythme à moi et pas au sien ... En fait, j'avais surtout peur qu'elle se casse la binette et d'avoir à m'arrêter pour l'aider, car elle tribuchait fréquemment (comme moi, au départ, elle envisageait elle aussi de partir à 6H15 parce que d'habitude, elle courait toujours ce type de course avec son mari). Et puis surtout, sa frontale n'était vraiment pas assez puissante. Important ça, d'avoir une bonne frontale.
Par ailleurs, elle était très sympa et j'essayerais d'avoir ma revanche (sportivement bien sûr) sur le Glazig puisqu'on est toutes les deux inscrites.
L'autre chose qui m'a énormément aidé, c'est d'avoir été reconnaître le parcours. Moncontour n'est pas loin de Saint-Brieuc, aussi j'y suis allée 4 fois. Une première fois, où je me suis rendue compte que ça allait pas être de la tarte la reconnaissance (alors que j'ai l'habitude d'organiser des circuits de rando et de lire des cartes), parce qu'on traversait des champs, des cours d'eau, des endroits où il ne subsistait à peine une trace de l'an passé ... Je ne faisais pas ces recos en mode course, mais en mode rando à cause du tracé à lire. J'avoue avoir été incapable de le faire en totalité, parce qu'il change chaque année à cause des autorisations données par les propriétaires ou non.
Mais quand je regarde ma trace de course avec mes 4 traces de rando, sur OpenRunner, je vois qu'elles se chevauchent sur environ 75% ... Donc j'avais déjà bien déblayé le terrain.
Et surtout, à force de lire la carte et d'aller sur le terrain, j'avais le parcours gravé dans ma tête.
Avoir le parcours gravé dans ma tête a été d'une aide inestimable. Le fait de savoir à chaque kilomètre où j'étais et où j'allais, a fait que : 1. je regardais les kilomètres défiler avec indifférence, soit sans hâte ; 2. je n'ai même pas envisagé l'abandon (puisque comme dans une rando, je savais où j'allais même si les kilomètres s'égrenaient lentement) ; 3. ça m'a bien occupé l'esprit (de faire cette petite représentation de la carte dans ma tête et moi qui me déplaçait dessus) et je ne me suis même pas posée la question d'être seule ou pas seule.
Maintenant, ça ne faisait que 8H00 et pas 30H, ni 35H, ni 40H.
Et puis, il faut habiter à côté. C'est clair.
Donc je réfléchis à faire des reconnaissances pour l'ultra-marin. Mais pas de sorte à saturer. Juste de sorte à se graver le tracé dans la tête. Ce sera surtout pour la première partie. 2013 est un peu loin. Je ne me souviens plus très bien et puis c'était de jour et dans l'autre sens.
Pour la 2ème partie pas de problème. Je l'ai fait deux fois dont une moitié de nuit la deuxième fois.
Mais ça souligne que pour une course mise en "objectif majeur" (pour soi bien sûr : soit aller au bout), ça peut-être une bonne chose que d'aller reconnaître la course. Certains organisateurs (comme à Moncontour ou au Morbihan) organisent ces recos d'ailleurs ... Pour ma part, j'avais choisi de "galérer" toute seule puisque je serais en "galère" toute seule le jour J.
Disons que ça apporte une petite pierre à l'édifice de la gestion d'une course longue en solitaire.
Enfin, à la lecture de quelques comptes rendus, je me rends compte que beaucoup font cela ... Y compris même en triathlon pour les parcours vélo.