Donc la question était:
ça me permet aussi une bonne réflexion sur l'abandon en ultra depuis ce matin. Quand abandonner? A quel moment? Pourquoi? ...ou pas! Merci!
J'ai abandonné une fois et failli une autre fois
1)L'abandon:
Ca a été une évidence: non seulement j'étais en hypothermie, à laquelle se rajoutait la douleur à un genou qui se bloquait presque ...
Qui plus est , j'ai été totalement surprise par les conditions, je n'y étais pas préparée que ce soit au niveau mental et au niveau matériel.
Donc comme élément , je pourrais dire : manque de préparation, météo en l'occurence.
Ensuite, si plusieurs facteurs s'ajoutent l'abandon se profile sérieusement, alors qu'un seul serait gérable.
Déjà, pour moi, le froid + humidité c'était limite ( ça fait déjà 2...), mais en rajoutant la douleur, panique à bord, insupportable.
Sachant à ce moment qu'il était possible de me faire rapatrier, ça a joué aussi, dans le sens ou je ne me sentais plus capable, mentalement, de mettre un pied devant l'autre.
Je dirais presque qu'un abandon est évident et s'impose de lui même. D'ailleurs, le mien était logique et évident, je n'ai rien regretté (si ce n'est de profiter des paysages magnifiques sous la neige) , et en ai tiré les leçons qu'il fallait. j'étais même soulagée même si l'évènement était vraiment difficile à vivre. Sur le coup en tout cas, après, aucun regret.
2) Le " j'y ai pensé très fort"
En juillet, la simple présence de Pascal avec qui j'ai passé une partie de la nuit a pas mal joué, je pense , même s'il est tout à fait possible qu'après repos je m'eus senti (ouch!) être capable de repartir .
Il ne m'a rien dit, il était juste là. Et je reste persuadée qu'il m'attendait (ou peut-être je ne voulais tout simplement pas être "abandonnée" ? Quand on dit que des liens forts se tissent entre coureurs , j'y crois).
Bubulle est arrivé peu après et son aspect général (il n'étais pas bien non plus) ne me poussait pas, lui, à repartir. là il était possible de plonger pour de bon.
Bref des fois c'est une évidence et des fois ça tient à un fil...
Et en l'occurence, un seul facteur en jeu: la douleur.
Sans compter que même si je savais que ce serait long jusqu'à la fin, c'était le dernier ravitaillement.
Donc en jeu également, le facteur humain , et ce qu'il reste à faire.
Par contre il faut impérativement savoir (et intégrer) qu'un coup de bambou , genre "être dans le dur" , avoir une baisse de tonus, ne dure pas justement.
Là seule fois où j'ai vécu quelque chose comme ça, le mental était là, donc si ça a été duraille , c'était gérable, j'avais "juste" à me dire "avance, ne t'arrête pas" .
Voilà donc mon ressenti sur mon expérience, les vérités annoncées sont bien entendu les miennes et pas forcément transposables, j'estime être très très loin encore du statut de vétérante en ultra , j'en ai encore des masses à apprendre sur le sujet...