Prologue
J'ai hésité quelques temps sur la distance à laquelle j'allais participer.... 10 km, c'est trop court et 16, c'est un peu long. Sans voiture ce jour-là, je cherche une solution technique pour pouvoir monter au Faron et me changer sur place. Si je dois monter à vélo, je me contenterai du 10 km. Finalement, des copains de club y vont en voiture, je laisserai mes petites affaires dans un coffre sachant que je prendrais la moto. Du coup, je m'inscris le jeudi soir (3 jours avant la course, ce qui est assez nouveau).
Intro
Dimanche, le ciel est grisou, l'air plutôt doux à l'abri du vent. Crème sport maison avalée et arrosée d'un petit café, je me mets en route. Quelques gouttelettes s'écrasent sur la visière de mon casque.... J'espère que ça va tenir car je n'ai pas prévu la version pluie (moto ou trail). Une fois là haut au somment du Faron, force est de constater que le ciel est bouché et que la pluie risque de s'inviter... Retrait du dossard, attente des copains.
Tout le monde est là, je vais déplacer la moto. Changement de tenue et pi, la pluie commence à tomber... Mince, j'ai pas pris la casquette.... ! Ça va être pénible de gérer les gouttes sur les lunettes.
Je suis programmée pour un départ à 9h15 dans l'avant dernière vague. Je m'échauffe tant bien que mal. Vu l'averse qui s'abat, je trouve refuge sous une avancée de toiture. J'y fais mes gammes sur un petit rectangle de 70 cm de large sur 2 m de long.... Quand je sors, ça se calme. Je rejoins la zone de départ, je décide d'essuyer mes lunettes et de les mettre à l'abri avec mon téléphone. Je les rechausse peu de temps avant de partir. La pluie a cessé. Ouf ! Je vais partir prudemment de toute façon.
Plat du jour : 16,7 km/800 mD+
C'est parti, les chevaux sont lâchés...

En attendant je descends comme une ballerine courbaturée.... Peu académique, sur la retenue, ce n'est pas la panacée. Cette 1ère descente est de loin, la plus technique du parcours, surtout que ça roule, que c'est mouillé et que question échauffement, on repassera

La fin de la descente est proche et bam, le coureur balai est dans mon dos en même temps que je me fais doubler par 4 coureurs


J'ai chaud depuis un moment, je retire mon coupe vent qui rejoint la poche du gilet. Là, ça remonte le long de la route, je trottine avec le serre-fils. Enfin, une zone caillouteuse et pentue dans le sens du D+. C'est là que je reviens sur des compétiteurs et que j'abandonne mon accompagnateur de circonstance sans regret

Je n'ai pas mémorisé le parcours, il me semble qu'il y a 2 ou 3 grosses montées. Passage au sommet, au ras de la terrasse du téléphérique. Je ne m'arrête pas au ravitaillement ayant anticipé les besoins avant la course (boisson d'attente). Je reviens sur deux concurrentes dans la forêt. A l'occasion d'une petite grimpette, je les laisse derrière moi ; Dés que ça redescend, elles reviennent, même que lorsque l'une des deux arrive sur moi, je me demande si ce n'est pas un concurrent du 10 qui déboule (c'est dire la différence de foulée avec la mienne)..
Pas de précipitation, ce n'est après tout que le 6 ou 7ème kilomètre (pas encore la mi-course donc).
La course se poursuit donc et lorsque on attaque l'ascension n°2, je peux à nouveau passer en mode pacman. Je connais ces chemins pour les avoirs déjà parcourus (au plus 4 fois, ce n'est pas le massif de Sicié). Pour la première fois, j'expérimente la montée les mains qui poussent les genoux en mode Nathalie Mauclair (à mon niveau) et y a pas, ça oblige à adopter une cadence de pas plus élevée.
La pluie ayant refait une brève apparition, j'ai pris soin de ranger mes lunettes dans mon petit sac plastique. A cette portion qui pique succède un long passage à flanc de « montagne », on pourrait dire en balcon sauf que y a pas la vue du balcon... Au plus quelques vues de Toulon, à travers la brume et les nuages. Heureusement, j'ai remis mes lunettes.... Je me remets à courir en mode petites foulées avant de basculer dans un mini-pierrier qui passe bien. Enfin, le fort Faron, ... Signe de la dernière ascension qui va piquer les cuisses. Un 2nd ravito où je ne m'arrête pas et repassage en mode « Mauclair », je double 3 ou 4 personnes et j'en ai quelques autres en point de mire.
Ça sent bon la fin, le fort de la Croix Faron émerge de la brume. Cela dit, il reste encore près de 4 kilomètres. TFL gauche a commencé ses « couinements » depuis la dernière descente, va falloir que ça tienne bon pour ce qu'il reste. Je suis heureuse des petites grimpettes autorisant la marche rapide que contient le menu du jour.
Allez je ne vais pas faire durer le suspens, je finis pas aussi vite que ma fraîcheur me l'aurait permis. Mais l'essentiel n'est pas là. Je souris au photographe, passe la ligne, arrête ma montre.... Et là, je la regarde.... Et.... ?! Je vois : 3h06 ! 3h06 ????!!!


Epilogue
Bon, allez c'est pas grave, je ne me suis pas blessée et en plus, j'ai gagné une séance de cryothérapie à la tombola

Bref, je réalise que j'ai mis 3h06''-52'' soit 2h14.... Mon fichier de prévision de performance m'avait indiqué 2h30 au mieux, alors que demande le peuple ? Rien, je termine 8ème V1F/15 et ça me va bien. 24 h après, j'ai quelques courbatures mais je peux descendre les escaliers sans difficulté. Le trail poursuite du mémorial, c'est une course sympathique. Si c'était l'occasion de prendre le téléphérique pour y monter ce serait encore plus sympa (le téléphérique n'ouvre qu'à 10 h et en fonction de la météo).
Aurais-je suffisamment récupérer dimanche prochain, y a un cross de 10 km derrière chez moi ou un 6 km nature dans le bled d'à côté? La suite, dans 6 jours
